Face à un environnement économique difficile, les entreprises ont apporté des solutions pour réduire les coûts, améliorer les processus de production, compresser les délais, s’adapter au comportement du client ou à anticiper son action. Reste-t-il encore des zones à explorer ?
La ressource la plus importante de l’entreprise : la matière grise !
Les entreprises tendent à modifier l’environnement de travail pour compte du cerveau et, plus particulièrement, la concentration au travail.
De nouvelles méthodes
Avec une carrière dans le monde du développement de logiciels informatiques, j’ai connu l’arrivée d’Agile. Agile est une approche dans la gestion de projet désormais très répandue. A bien y regarder, c’est une révolution dans le monde du travail. L’organisation des équipes est revisitée, les responsabilités sont réparties autrement et de nouveaux modes de communication visuels sont favorisés.
Le nom donne déjà le ton ! Il s’agit avant tout pour les équipes de s’adapter aux circonstances qui suivent une évolution ou qui subissent des changements. Agile se concentre en premier lieu sur les caractéristiques qui ont la plus grande valeur ajoutée pour le produit, et pose la question sur la justification de la suite du développement.
En ce qui concerne les personnes, Agile a du succès parce qu’il recherche un rythme de travail soutenable.
Parallèlement à ces changements dans les méthodes de travail, nous voyons les techniques de marketing tenir compte des habitudes comportementales des consommateurs. Les réseaux sociaux, par exemple, vous proposent des publicités ciblées.
Le neuromarketing s’est emparé du consommateur pour pousser les ventes suite à l’impact d’internet dans notre société de consommation.
La vente est devenue plus raffinée, plus subtile, plus intelligente. On parle de customer intelligence dans les outils dédiés au cycle de vente (le C.R.M.).
Le point commun entre ces deux exemples est une meilleure connaissance de nous-mêmes, individuellement et collectivement. Cette connaissance induit des changements tant dans les outils que dans les méthodes.
Le déclic.
Le cerveau ne fonctionne pas vraiment comme on le pense.
Les gens font fréquemment des mauvais choix dans leur façon de travailler ce qui se traduit par une perte de performance et de productivité. Le cerveau consomme près de 20% de notre énergie corporelle totale et ne peut rester concentré huit heures durant tout en étant au maximum de ses performances.
Le cerveau adopte une courbe de fonctionnement naturelle durant la journée avec des hauts et des bas. Il est impossible d’être constamment concentré et forcer le cerveau serait contre-productif.
Ce constat est le point de départ d’une nouvelle adaptation au sein des entreprises qui vont apporter un soin particulier à l’environnement de travail.
Se concentrer au travail, pas facile !
Il existe des études qui déterminent les facteurs de distraction, la fréquence de ces distractions, etc. On en déduit que la distraction et l’impossibilité de se concentrer exercent un impact négatif sur la productivité, l’implication, le bien-être et le travail en général au sein de l’entreprise.
Mais que faire ? La solution la plus simple est de tenir compte des trois modes de fonctionnement du cerveau :
- Concentration
- Regénération
- Activation
Un environnement de travail adapté et bien étudié peut permettre de concilier cerveau et travail.
Varier les espaces de travail.
Concentration maximale : il faut minimiser les distractions (visuelles, acoustiques,…). Un espace ouvert (open space) comme on en voit de plus en plus est contre-productif si des espaces plus appropriés à la concentration n’ont pas été prévus. Dans des espaces cloisonnés et moins formels il est possible de bouger, avoir une posture relax, contrôler le bruit ou la lumière.
Il est important de proposer des espaces différents selon la tâche à accomplir.
Travailler en équipe doit être facilité en fonction du niveau de confidentialité ou des ressources nécessaires (partage d’écran,…). On peut proposer une salle de réunion ou une salle de brain storming.
Regénération : dans ce cas, la distraction, est vue de manière positive. Le cerveau se détend. Prendre un café avec un collègue permet de développer la créativité, d’avoir de nouvelles idées. La nuit porte conseil ! Prendre un break, une pause déjeuner ou se dégourdir les jambes c’est favorable au travail.
L’environnement de travail peut proposer une salle de détente, des sofas, des tables hautes, la lumière du jour…
L’activation : sans doute le mode de fonctionnement le moins connu, mais personnellement je vois le lien avec Agile et, par exemple, la mêlée quotidienne. Il est prouvé que le mouvement augmente le taux d’oxygène dans le cerveau et que celui-ci est plus performant par rapport à des personnes assises à leur bureau.
Avoir une posture active !
Il est intéressant de disposer d’une salle où l’on peu écrire, afficher, travailler debout ou sur des chaises hautes ; le cerveau peut alors créer plus aisément de nouveaux contenus.
Conclusion.
Se connaître mieux pour mieux travailler, pour être plus performants mais surtout pour prendre plaisir dans ses activités.
Il est important que les entreprises puissent proposer un environnement de travail adapté qui couvre les trois modes de fonctionnement du cerveau et que les collaborateurs puissent choisir le lieu qui correspond à leur état d’esprit.